
Reconnaître les signes du VPH chez la femme : un guide complet
Comprendre le virus du papillome humain (VPH) et ses manifestations
Le virus du papillome humain, ou VPH (HPV en anglais), est une famille de virus extrêmement commune. Il existe plus de 200 types de VPH, et la plupart des personnes sexuellement actives seront infectées par au moins un type au cours de leur vie. Dans la grande majorité des cas, l'infection est asymptomatique et le système immunitaire l'élimine naturellement en un à deux ans, sans laisser de séquelles. Cependant, certaines infections peuvent persister et entraîner des problèmes de santé.
On classe généralement les types de VPH en deux catégories :
- Les VPH à bas risque : Ces types, comme les VPH 6 et 11, sont principalement responsables des verrues génitales (condylomes). Ils ne sont généralement pas associés au développement de cancers.
- Les VPH à haut risque : Il s'agit d'une quinzaine de types, dont les plus connus sont les VPH 16 et 18. Une infection persistante par l'un de ces types est la cause principale du cancer du col de l'utérus. Ils peuvent également provoquer des cancers de la vulve, du vagin, de l'anus ou de l'oropharynx (gorge).
L'un des défis majeurs du VPH est que même les infections à haut risque ne provoquent aucun symptôme pendant de nombreuses années. La reconnaissance des signes, lorsqu'ils existent, et surtout la participation à un dépistage régulier sont donc cruciales.
Les signes visibles : les verrues génitales (condylomes)
Les manifestations les plus visibles du VPH sont les verrues génitales, causées par les types de VPH à bas risque. Bien que bénignes, elles peuvent être une source d'inconfort et d'anxiété.
À quoi ressemblent-elles ?
Les verrues génitales peuvent varier en apparence. Elles peuvent se présenter comme :
- Des petites excroissances de couleur chair, rosée ou brunâtre.
- Des lésions plates ou surélevées, parfois à peine visibles.
- Des formations uniques ou multiples, qui peuvent se regrouper pour former une masse ressemblant à un petit chou-fleur.
Chez la femme, elles peuvent apparaître sur la vulve, à l'intérieur du vagin, sur le col de l'utérus, autour de l'anus ou sur le périnée (la zone de peau entre la vulve et l'anus). Elles sont souvent indolores, mais peuvent parfois provoquer des démangeaisons, une sensation de brûlure ou de légers saignements.
Que faire en cas de suspicion de verrues ?
Si vous pensez avoir des verrues génitales, il est essentiel de consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue ou dermatologue). N'essayez jamais de les traiter avec des produits anti-verrues en vente libre, car ils ne sont pas conçus pour la peau sensible des zones génitales et peuvent causer des brûlures graves. Le médecin posera le diagnostic par un simple examen visuel. Plusieurs options de traitement existent, comme l'application de crèmes spécifiques, la cryothérapie (traitement par le froid) ou l'électrocoagulation.
Le dépistage des types de VPH à haut risque : la détection silencieuse
Contrairement aux verrues, les infections à VPH à haut risque sont invisibles. Le seul moyen de savoir si elles ont provoqué des changements au niveau du col de l'utérus est de réaliser des examens de dépistage réguliers. Ces tests sont la pierre angulaire de la prévention du cancer du col de l'utérus.
Le frottis cervico-utérin (test de Pap)
Le frottis est un examen gynécologique qui ne détecte pas le virus lui-même, mais les éventuelles anomalies des cellules du col de l'utérus (appelées dysplasies ou lésions précancéreuses) causées par le virus. Lors de l'examen, le médecin prélève délicatement des cellules à la surface du col avec une petite brosse. L'échantillon est ensuite envoyé en laboratoire pour analyse.
Un résultat de frottis anormal n'est pas un diagnostic de cancer. Il indique que des cellules modifiées sont présentes et qu'une surveillance ou des examens complémentaires sont nécessaires pour prévenir une éventuelle évolution.
Le test VPH
Cet examen, de plus en plus utilisé comme méthode de dépistage primaire, recherche directement l'ADN des types de VPH à haut risque dans les cellules prélevées au niveau du col de l'utérus. Il peut être réalisé seul ou en complément du frottis (co-test). Un test VPH positif signifie que vous êtes porteuse d'un VPH à haut risque, mais pas nécessairement que vous avez des lésions. Il signale un risque accru et justifie une surveillance attentive.
Les étapes après un résultat de dépistage anormal
Recevoir un résultat anormal peut être angoissant, mais il s'agit avant tout d'une mesure de précaution. Votre médecin vous orientera vers les étapes suivantes pour clarifier la situation.
La colposcopie
Cet examen est souvent la première étape après un frottis anormal ou un test VPH positif. Le gynécologue utilise un colposcope, une sorte de microscope, pour examiner le col de l'utérus de manière agrandie. Une solution à base de vinaigre est appliquée pour faire ressortir les zones où les cellules sont potentiellement anormales. L'examen est indolore et se pratique en cabinet.
La biopsie
Si des zones suspectes sont identifiées pendant la colposcopie, le médecin prélève un minuscule échantillon de tissu (biopsie) pour une analyse plus approfondie. C'est la biopsie qui permet de confirmer la présence et le grade des lésions précancéreuses. En fonction des résultats, le médecin pourra recommander :
- Une simple surveillance si les lésions sont de bas grade, car elles régressent souvent seules.
- Un traitement pour retirer les cellules anormales si les lésions sont de haut grade, afin d'empêcher leur progression vers un cancer.
Prévention et vigilance : les clés de la santé
La meilleure façon de se protéger contre les complications du VPH est une approche proactive. La vaccination contre le VPH est fortement recommandée, idéalement avant le début de la vie sexuelle, car elle protège efficacement contre les principaux types de VPH responsables des cancers et des verrues génitales. De plus, un suivi gynécologique régulier, avec la réalisation des tests de dépistage selon les recommandations adaptées à votre âge et à votre situation, est essentiel pour détecter toute anomalie à un stade précoce, où elle est facilement traitable.
Commentaires (0)
Connectez-vous pour commenter !
ConnexionPas encore de commentaires.
Soyez le premier à commenter !