Comment se débarrasser des algues dans un bassin : guide complet

Comprendre la cause profonde : le déséquilibre nutritif

Avant de se lancer dans des traitements chocs, il est crucial de comprendre pourquoi les algues apparaissent. Leur prolifération est presque toujours le symptôme d'un déséquilibre dans l'écosystème du bassin. Les algues, qu'elles soient filamenteuses (ressemblant à des cheveux verts) ou en suspension (rendant l'eau verte et opaque), se nourrissent principalement de deux éléments : les nitrates et les phosphates. Un excès de ces nutriments, combiné à une forte exposition au soleil, crée un environnement idéal pour leur développement.

Les sources de ces nutriments sont multiples :

• Les déjections des poissons : Une surpopulation ou une suralimentation des poissons produit une grande quantité de déchets riches en ammoniaque, qui se transforme ensuite en nitrates.
• La matière organique en décomposition : Les feuilles mortes, les restes de plantes aquatiques, ou encore l'excès de nourriture pour poissons se décomposent au fond du bassin, libérant des phosphates et des nitrates.
• Le ruissellement : L'eau de pluie qui s'écoule depuis une pelouse traitée avec des engrais peut charger le bassin en nutriments.
• L'eau du robinet : Dans certaines régions, l'eau utilisée pour remplir le bassin peut déjà contenir des niveaux élevés de phosphates.

La stratégie la plus efficace sur le long terme consiste donc à s'attaquer à la source du problème, c'est-à-dire à réduire la quantité de nutriments disponibles dans l'eau.

Méthodes naturelles et préventives pour un équilibre durable

La prévention est la meilleure arme contre les algues. En créant un écosystème équilibré, vous limitez naturellement leur capacité à se développer. Ces méthodes demandent de la patience mais offrent les résultats les plus stables.

1. La compétition par les plantes aquatiques

Les plantes aquatiques sont vos meilleures alliées. Elles entrent en compétition directe avec les algues pour les nutriments dissous dans l'eau. Plus vous aurez de plantes saines et vigoureuses, moins les algues auront de quoi se nourrir. Il est recommandé de couvrir entre 50 % et 70 % de la surface de l'eau avec des végétaux.

• Plantes flottantes : Les nénuphars (Nymphaea), les jacinthes d'eau (Eichhornia crassipes) ou les laitues d'eau (Pistia stratiotes) créent de l'ombre, ce qui limite la pénétration du soleil et donc la photosynthèse des algues.
• Plantes de berge : Les iris des marais (Iris pseudacorus) ou les massettes (Typha) ont un système racinaire très développé qui puise énormément de nutriments dans l'eau.
• Plantes oxygénantes : Immergées dans l'eau, comme l'élodée (Elodea canadensis) ou le cornifle (Ceratophyllum demersum), elles consomment les nutriments directement dans la colonne d'eau et libèrent de l'oxygène, bénéfique pour l'équilibre du bassin.

2. Le contrôle de la matière organique

Limiter l'accumulation de déchets organiques est fondamental. Adoptez des gestes simples mais réguliers. À l'automne, tendez un filet au-dessus du bassin pour empêcher les feuilles mortes de tomber dans l'eau. Le reste de l'année, utilisez une épuisette pour retirer les débris flottants. Évitez de suralimenter vos poissons ; ne leur donnez que la quantité de nourriture qu'ils peuvent consommer en deux ou trois minutes. Une à deux fois par an, un nettoyage du fond avec un aspirateur de bassin peut s'avérer nécessaire pour retirer la vase accumulée.

3. L'introduction de bactéries bénéfiques

Des milliards de micro-organismes invisibles travaillent pour vous dans le bassin. Ces bactéries bénéfiques décomposent les déchets organiques (ammoniaque, nitrites) en nitrates, qui sont ensuite consommés par les plantes. Vous pouvez renforcer cette population bactérienne en ajoutant des produits du commerce contenant des souches de bactéries lyophilisées. C'est particulièrement utile au printemps pour relancer le cycle biologique après l'hiver.

Solutions mécaniques et techniques

Lorsque les méthodes naturelles ne suffisent pas ou que le problème est déjà bien installé, des équipements techniques peuvent apporter une aide précieuse.

1. La filtration et la circulation de l'eau

Un bon système de filtration est le cœur d'un bassin sain. Il assure deux fonctions : la filtration mécanique, qui retient les particules en suspension (débris, algues mortes), et la filtration biologique, où les bactéries bénéfiques colonisent des supports (mousses, bio-balles) et transforment les polluants. Le choix de la pompe et du filtre doit être adapté au volume de votre bassin. Une règle générale est de faire circuler la totalité du volume d'eau du bassin toutes les deux heures. Une bonne circulation, par le biais d'une cascade ou d'un jet d'eau, augmente également l'oxygénation de l'eau, ce qui est défavorable au développement des algues.

2. Le stérilisateur à ultraviolets (UV-C)

Contre le fléau de l'eau verte, le stérilisateur UV-C est d'une efficacité redoutable. Placé dans le circuit de filtration, l'eau du bassin passe devant une lampe qui émet un rayonnement ultraviolet de type C. Ce rayonnement détruit l'ADN des algues unicellulaires en suspension, les faisant mourir. Elles s'agglomèrent alors en petites particules que le filtre mécanique peut facilement capturer. En quelques jours, l'eau redevient limpide. Il est important de noter que le stérilisateur UV-C est un traitement symptomatique ; il ne résout pas le problème de fond de l'excès de nutriments. Il doit être utilisé en complément d'une bonne filtration biologique et d'un contrôle des nutriments.

Interventions manuelles et remèdes ciblés

Pour une action rapide sur des algues déjà présentes, des interventions directes sont possibles.

1. Le retrait manuel des algues filamenteuses

C'est la méthode la plus simple et la plus directe pour les algues filamenteuses. Munissez-vous d'un simple bâton ou d'une brosse à manche télescopique. Enfoncez-le dans la masse d'algues et tournez pour les enrouler comme des spaghettis. Retirez-les ensuite du bassin. Cette opération, bien que fastidieuse, permet d'exporter une grande quantité de nutriments hors de l'écosystème. Effectuée régulièrement, elle empêche les algues de prendre le dessus.

2. L'utilisation de la paille d'orge

Il s'agit d'un remède traditionnel et écologique. En se décomposant lentement dans une eau bien oxygénée, la paille d'orge libère des composés chimiques (peroxydes) qui inhibent la croissance des nouvelles cellules d'algues. Il ne tue pas les algues existantes mais empêche leur prolifération. Il suffit de placer une petite botte de paille d'orge (disponible en jardinerie) dans un filet et de la laisser flotter dans le bassin, de préférence près d'une sortie d'eau pour une bonne oxygénation. L'effet n'est pas immédiat ; il faut compter plusieurs semaines pour que le processus de décomposition commence à être efficace. C'est donc une excellente mesure préventive à mettre en place au début du printemps.